"Je suis vieille, je suis lente et autres digressions..."


je suis très vieille, dessin à la craie, néon blanc chaud

Détails [crédits photos Guy L'heureux]


Après 6 semaines de dessin au mur, la poudre s'accumule au sol, les traces au mur, etc.
[Crédits photos Guy L'heureux]

EXPOSITION GALERIE DIAGONALE 27 OCTOBRE AU 1 DÉCEMBRE 2012


D’où provient ce besoin inévitable de créer sinon de notre histoire de la petite enfance; des traumatismes de l’Inconscient ou de la pré-conscience...

Barbara Claus aborde des thèmes tels que la mémoire, la mort, les rituels, l’éphémère et la permanence, thèmes héraclitéens par excellence. Elle explore les espaces de silence ainsi que le rôle du sacré et de la lenteur dans un monde où tout semble s’accélérer. Les rites, les temps de deuils sont des sources d’inspiration qui viennent freiner cette tendance à l’accélération et au présentisme qui s’immisce dans toutes les sphères de nos vies alors que « les choses importantes ne se font jamais vite. [1] »
Pour l’exposition  Je suis vieille, je suis lente et autres digressions  l’artiste utilise la fibre du mur comme surface d’exploration tactile, telle une respiration métaphorique du processus créateur. Chaque trace devient une tentative d’arrêt sur l’insaisissable temps. Les phrases créent une cacographie visuelle et cherchent à brouiller le sens tout en offrant une émotion brute. Les mots réfèrent à un besoin obsessionnel de crier jusqu’à épuisement, pour inscrire une sensation jusqu’à sa disparition. L’installation questionne les phénomènes de mode, la recherche de l’éternelle jeunesse, le besoin de nouveauté sans cesse renouvelé aux dépends du sens. Barbara Claus expose cette impasse et s’y soustrait en même temps pour éviter le paradoxe du banal qui y est à l’œuvre, et qui pourrait s’énoncer comme étant « vouloir être l’unique en général. [2] »
Pour marquer le passage du temps, l’artiste choisira de modifier l’intervention murale tout au long de l’exposition; évoquant les notions de pertes par un processus de déconstruction visuelle où l’impermanence et la fragilité de l’être font un.

[1] Henry Bauchau, Guy Duplat, Bauchau et la hâte diabolique du monde, La Libre Belgique, 22-09-2012
[2] Sami-Ali, Le Banal, 1969, Gallimard



Where does the inevitable need to create come from if not from our childhood history; from unconscious traumatic events or from our pre-consciousness...
Barbara Claus addresses themes such as memory, death, rituals, transience and permanence; the ultimate heraclitian themes. She explores spaces of silence, and the role of the sacred and of slowness in a world that’s increasingly fast-paced. Rituals and mourning periods are sources of inspiration that interrupt this tendency toward speed and presenteeism that have intruded every aspect of life, while “important things are never done quickly.”[1]
For her exhibition titled Je suis vieille, je suis lente et autres digressions, the artist uses the wall’s surfaces as a space for tactile exploration, as the metaphoric breath of creative process. Each trace becomes an attempt to reflect on the elusiveness of time. Three sentences become a visual cacography and seek to blur meaning while offering raw emotion. The words refer to an obsessive need to scream oneself to the point of exhaustion, to inscribe a sensation till it vanishes. The installation questions the phenomenon of fashion, the quest for eternal youth, the insatiable need for novelty and instant gratification. Barbara Claus exposes this impasse but withdraws herself from it to avoid the paradox of the banal within the work, which could be read as “wanting to be unique in general.”[2]
To mark the passage of time, the artist will modify her wall intervention throughout the exhibition, evoking the notion of loss through a process of visual deconstruction, where impermanence and fragility of being become one.

[1] Henry Bauchau, Guy Duplat, Bauchau et la hâte diabolique du monde, La Libre Belgique, 22-09-2012
[2] Sami-Ali, Le Banal, 1969, Gallimard