Des mots et encore des morts

Créer des images et des mots pour défier la mort
Créer pour ne pas mourir
Créer pour toute la vie et jusqu'à la mort
Créer sans égards aux morts
Créer tout simplement 
Créer et penser le monde autrement


D’où provient ce besoin inévitable de créer sinon de notre histoire de la petite enfance/des traumatismes de l’Inconscient ou de la pré_conscience.../le dessein/la dialectique se pause/ s’impose dans ma pratique/mots choisis chiffonnés/aléatoirement ou impulsivement/ induire volontairement le regard/déstabiliser l’espace/variations/mur sacré/les mots s’immiscent dans les fibres du mur/matières pollen poudre corps/créer des liens/trouver des réponses dans la lenteur/l’obsession du geste répété/ouverture d’une voie incontournable/au delà de l’exigence/regard sur le monde sensible/pour ces émotions encore inconnues/ indispensable/urgence/devant toutes ces conformités/ne pas vouloir séduire/hors norme/hors de soi/suggérer des lieux/des paysages invincibles/des lignes invisibles 

Éphémérités...



L’expérience majeure de la modernité est, selon le sociologue allemand Hartmut Rosa, celle de l’accélération  « tout devient toujours plus rapide ». Ce phénomène s’immisce dans toutes les sphères de la vie autant l’intime que collective, et semble déstabiliser le devenir de l’individu et son rapport au monde. Accélération du changement social, accélération technique, accélération du rythme de vie, etc. Déjà Hannah Arendt observait dans l’évolution historique depuis le 14ième siècle ce phénomène…
Face à cette instabilité croissante des horizons temporels, à cette compression du présent et à la réduction des ressources temporelles, j’ai parfois le sentiment d’un éboulement sans fin, ou de courir sans avancer. Ce raccourcissement du temps entre chaque action de nos vies, cette illusion de l’instantanéité nous fait-il stagner? Ces poussées accélératrices nous mènent-elles à un à un point de rupture où se produit un renversement de nos rapports a nous même et aux autres. Cette odyssée de la vitesse est-elle arrivée à une limite, une rupture des rapports individuels et collectifs. Sommes-nous au seuil d’une rupture anthropologique de nos sociétés, dans une modification importante de nos identités?
En ces temps de mouvements permanents, de ces bruits numériques et technologiques constants qui mènent nos sociétés dans une éternelle instantanéité… Quel est notre capacité à agir, à maintenir une conscience et un langage où se dévoilent nos forces comme nos vulnérabilités, tout en favorisant plus de ramifications et de combinaisons qui il y a peu semblaient impossible. Face aux changements engendrés par ces accélérations, ces urgences, comment partager de nouveaux modes d’existence au plan intime et collectif, dans la construction d’un renouveau malgré ces failles et ces éphémérités ?
Ce flux technologique de plus en plus sophistiqué infléchit-il seulement en surface nos comportements? Comment l’environnement contemporain transforme-t-il nos apparences, nos identités, nos relations … à l’autre aux autres. La course semble effrénée, la compétition démesurée, la distance anéantie, la lenteur effacée. Les vitesses sont des fils conducteurs, des évasions, des transmissions, des vertiges et des virtuosités, tout autant que des points d'abîmes.