maquette, tapis pour un[e] fakir ... |
maquette, tapis pour un[e] fakir ... bois, clous, plâtre de Paris |
La chambre
[de réflexion] pour un[e] fakir est une métaphore de l’ascétisme, du spirituel,
du contrôle de soi et de la pauvreté. Élément symbolique de la négation du
féminin aussi car il existerait pas ou peu de femmes fakir; par contre des
femmes de fakir doivent se dévouer à la pratique hiérarchique et ascétique de
leur mari !
Je mettrai
en relation un traitement mural sur le thème du paysage improbable et liquide,
et au sol une métaphore du tapis de fakir; il sera mis en dialogue avec un dessin mural qui reprendra un motif/mot en
plâtre liquide.
Par cette
œuvre, je soulève la question du mystique, de la quête dans l’imaginaire
occidental des pouvoirs magiques de cet ailleurs inusité, en réinterprétant la
planche à clou du fakir. Et, en imposant un espace de réflexion autour du rôle
de pratiques initiatiques le plus souvent réservées aux hommes, comme dans plusieurs
religions. Je soulève aussi la question du processus créateur souvent solitaire
et ascète de l’artiste…
"Je suis vieille, je suis lente et autres digressions..."
Revue d'exposition de Catherine Carmaichel: Loop gallery
PROLONGATION!
EXPOSITION GALERIE DIAGONALE 27 OCTOBRE AU 13 DÉCEMBRE 2012
PROLONGATION!
EXPOSITION GALERIE DIAGONALE 27 OCTOBRE AU 13 DÉCEMBRE 2012
Détails [crédits photos Guy L'heureux]
Après 6 semaines de dessin au mur, la poudre s'accumule au sol, les traces au mur, etc.
[Crédits photos Guy L'heureux]
EXPOSITION GALERIE DIAGONALE 27 OCTOBRE AU 1 DÉCEMBRE 2012
D’où provient ce besoin
inévitable de créer sinon de notre histoire de la petite enfance; des
traumatismes de l’Inconscient ou de la pré-conscience...
Barbara Claus aborde
des thèmes tels que la mémoire, la mort, les rituels, l’éphémère et la
permanence, thèmes héraclitéens par excellence. Elle explore les espaces de silence ainsi que le rôle du sacré et de la
lenteur dans un monde où tout semble s’accélérer. Les rites, les temps de deuils sont des sources
d’inspiration qui viennent freiner cette
tendance à l’accélération et au présentisme qui s’immisce dans toutes les sphères de nos vies alors que « les choses importantes ne se
font jamais vite. [1] »
Pour
l’exposition Je suis vieille, je
suis lente et autres digressions l’artiste utilise la fibre du mur
comme surface d’exploration tactile, telle une respiration métaphorique du
processus créateur. Chaque trace devient une tentative d’arrêt sur
l’insaisissable temps. Les phrases créent une cacographie visuelle et cherchent
à brouiller le sens tout en offrant une émotion brute. Les mots réfèrent à un besoin obsessionnel de crier jusqu’à
épuisement, pour inscrire une sensation jusqu’à sa disparition. L’installation questionne
les phénomènes de mode, la recherche de l’éternelle jeunesse, le besoin de
nouveauté sans cesse renouvelé aux dépends du sens. Barbara Claus expose cette
impasse et s’y soustrait en même temps pour éviter le paradoxe du banal qui y est à l’œuvre, et qui pourrait
s’énoncer comme étant « vouloir être l’unique en général. [2]
»
Pour marquer le
passage du temps, l’artiste choisira de modifier l’intervention murale tout au long
de l’exposition; évoquant les notions de pertes par un processus de
déconstruction visuelle où l’impermanence et la fragilité de l’être font un.
[1] Henry Bauchau, Guy Duplat, Bauchau et la hâte diabolique du monde, La Libre Belgique,
22-09-2012
Where does the inevitable need to create come from if
not from our childhood history; from unconscious traumatic events or from our
pre-consciousness...
Barbara Claus addresses
themes such as memory, death, rituals, transience and permanence; the ultimate
heraclitian themes. She explores spaces of silence, and the role of the sacred
and of slowness in a world that’s increasingly fast-paced. Rituals and mourning
periods are sources of inspiration that interrupt this tendency toward speed
and presenteeism that have intruded every aspect of life, while “important
things are never done quickly.”[1]
For her exhibition titled Je suis vieille, je suis lente et autres digressions, the artist
uses the wall’s surfaces as a space for tactile exploration, as the metaphoric breath
of creative process. Each trace becomes an attempt to reflect on the
elusiveness of time. Three sentences become a visual cacography and seek to
blur meaning while offering raw emotion. The words refer to an obsessive need
to scream oneself to the point of exhaustion, to inscribe a sensation till it
vanishes. The installation questions the phenomenon of fashion, the quest for
eternal youth, the insatiable need for novelty and instant gratification.
Barbara Claus exposes this impasse but withdraws herself from it to avoid the
paradox of the banal within the work,
which could be read as “wanting to be unique in general.”[2]
To mark the passage of time, the artist will modify her wall
intervention throughout the exhibition, evoking the notion of loss through a
process of visual deconstruction, where impermanence and fragility of being
become one.
Lecture récente...
La partie "mots & blog" est là pour partager des lectures, des écrits, des pensées en liens avec mes préoccupations actuelles. Textes lus, poésie, texte à écrire...
Nous ne serons jamais déconnectés...
Blogue_Biennale de Venise 2009
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Des mots et encore des morts
Créer des images et des mots pour défier la mort
Créer pour ne pas mourir
Créer pour toute la vie et jusqu'à la mort
Créer sans égards aux morts
Créer tout simplement
Créer et penser le monde autrement
D’où provient ce besoin inévitable de créer sinon de notre histoire de
la petite enfance/des traumatismes de l’Inconscient ou de la pré_conscience.../le dessein/la dialectique se pause/ s’impose dans ma
pratique/mots choisis chiffonnés/aléatoirement ou impulsivement/ induire volontairement
le regard/déstabiliser l’espace/variations/mur sacré/les mots s’immiscent dans
les fibres du mur/matières pollen poudre corps/créer
des liens/trouver des réponses dans la lenteur/l’obsession du geste répété/ouverture
d’une voie incontournable/au delà de l’exigence/regard sur le monde
sensible/pour ces émotions encore inconnues/ indispensable/urgence/devant
toutes ces conformités/ne pas vouloir séduire/hors norme/hors de soi/suggérer
des lieux/des paysages invincibles/des lignes invisibles
Éphémérités...
L’expérience majeure de la modernité est, selon le sociologue
allemand Hartmut Rosa, celle de l’accélération « tout devient toujours plus rapide ». Ce phénomène s’immisce dans toutes les sphères de la vie
autant l’intime que collective, et semble déstabiliser le devenir de l’individu
et son rapport au monde. Accélération du changement social, accélération technique,
accélération du rythme de vie, etc. Déjà Hannah Arendt observait dans l’évolution
historique depuis le 14ième siècle ce phénomène…
Ce flux technologique de plus en plus
sophistiqué infléchit-il seulement en surface nos comportements? Comment l’environnement
contemporain transforme-t-il nos apparences, nos identités, nos relations … à l’autre
aux autres. La course semble effrénée, la compétition démesurée, la distance anéantie,
la lenteur effacée. Les vitesses
sont des fils conducteurs, des évasions, des transmissions, des vertiges et des
virtuosités, tout autant que des points d'abîmes.
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